A la recherche de l’équilibre climatique : Neutralité carbone et net zéro
La neutralité carbone et le net zéro sont un équilibre entre ce que nous émettons et ce que nous absorbons en termes de gaz à effet de serre. Dans notre quête pour l’équilibre climatique, la neutralité carbone et le net zéro sont fréquemment utilisés par les entreprises (mais contestés). L’équilibre souhaité est une question d’harmonisation entre nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et leur absorption dans l’atmosphère. L’objectif est simple : garantir que nos émissions ne dépassent pas ce que la planète peut absorber. Mais comment y parvenir ?
Selon le rapport du GIEC, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré C, nous devons viser à ne plus émettre de CO2 d’ici 2050: Nos émissions ne doivent donc pas dépasser, d’ici là, les émissions que nous éliminons de l’atmosphère. Le concept “Net Zero Emissions” devient de plus en plus courant.
Comprendre nos émissions
Avant de pouvoir agir pour réduire et “compenser” nos émissions de gaz à effet de serre (GES), nous devons d’abord les comprendre en détail. Pour ce faire, nous nous appuyons sur le Greenhouse Gas Protocol, qui divise ces émissions en trois catégories distinctes.
- Scope 1 : les émissions directes : par exemple résultant de la combustion de carburant sur place ou des véhicules de l’entreprise.
- Scope 2 : les émissions indirectes liées à l’énergie achetée, comme l’électricité ou la chaleur.
- Scope 3 : les autres émissions indirectes, provenant des activités en amont et en aval de l’entreprise. Bien que souvent plus difficiles à mesurer, ces émissions sont souvent les plus importantes en termes de volume.
Stratégie de décarbonisation, pour un avenir plus vert
La stratégie de décarbonisation est un ensemble d’actions planifiées visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre dans le but de lutter contre le changement climatique.
Cette stratégie se déroule en 2 étapes clés :
- Éliminer les sources d’émissions de CO2 dans l’ensemble de la chaîne de valeur (scopes 1, 2, 3) : Réduction ou l’élimination des émissions directes et indirectes de CO2 associées aux activités d’une entreprise (réduction émissions de la combustion du carburant sur site, véhicules entreprise, énergie achetée, etc.)
- La “neutralisation” des émissions : Compensation des émissions de CO2 restantes en éliminant et en stockant de manière permanente le carbone atmosphérique (puits de carbone, stockage carbone)
L’élimination des sources d’émissions de CO2 dans l’ensemble de la chaine de valeur est l’étape la plus importante. L’étape 2, la “compensation”, est envisagée uniquement lorsque tout a été mis en œuvre pour diminuer au maximum nos émissions.
Repenser les crédits carbones
Les crédits carbones sont des permis d’émission échangeables représentant une tonne de CO2 sur un marché dédié. Initialement, ces crédits étaient conçus pour contraindre les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, en les obligeant à compenser les émissions excédentaires par l’achat de ces crédits dans le cadre d’un marché réglementé. Cette pratique est devenue un sujet de débat en raison de son manque de sincérité.
De la compensation carbone …
La compensation carbone vise à équilibrer les émissions de gaz à effet de serre (GES) en investissant dans des projets de réduction ou d’absorption du CO2. Cependant, elle comporte des limites : elle ne remplace pas la réduction directe des émissions, certains projets peuvent ne pas être efficaces et elle ne résout pas les problèmes structurels conduisant aux émissions de GES.
De plus, même si les émissions d’une entreprise augmentent, elle peut toujours acquérir une “neutralité carbone”. Lorsqu’une entreprise choisit de compenser ses émissions, elle le fait en considérant deux facteurs : le périmètre des émissions à compenser et le budget financier disponible. Ce dernier est généralement déterminé par la taille et la situation financière de l’entreprise, tandis que le périmètre des émissions est souvent influencé par des considérations marketing.
Le modèle de compensation carbone présente des limitations. Le prix d’un crédit carbone dépend du modèle économique du projet d’où il provient. Pour calculer ce prix, tous les coûts directs et indirects nécessaires à la réduction ou à l’absorption d’une tonne de CO2 sont pris en compte, puis divisés par la quantité de crédits carbone générés. Cela signifie qu’un crédit carbone ne fonctionne pas comme un incitatif financier pour réduire les émissions à la source. Il reflète simplement le coût de la réduction d’une tonne de CO2, et non la valeur des dommages causés par l’émission d’une tonne de carbone. Le principal problème de ce système volontaire est que les entreprises fixent le prix des crédits de carbone en fonction de leurs propres critères, ce qui éloigne souvent les projets des besoins réels et limite leur impact potentiel de développement.
En somme, la pratique de la compensation carbone par les entreprises ne favorise ni la maîtrise des coûts, ni l’adhésion des parties prenantes, et encore moins la réduction effective des émissions à la source.
… à la contribution carbone
C’est pourquoi il est préférable de parler de contribution carbone, une approche novatrice qui propose une alternative à la simple compensation des émissions de CO2. Contrairement aux crédits carbones traditionnels, cette stratégie ne remet pas en cause leur utilisation, mais propose une nouvelle manière de les intégrer dans une démarche plus globale de réduction des émissions.
Le concept est simple : au lieu de se baser sur le volume d’émissions à compenser, la Contribution Carbone repose sur la construction d’un portefeuille d’actions en fonction d’un budget défini. Plutôt que de simplement annuler des émissions, on choisit d’investir dans des projets qui ont un réel impact positif sur l’environnement.
Ce qui différencie la Contribution Carbone, c’est que les projets sélectionnés sont évalués en fonction de leur efficacité sur le terrain et de leur capacité à apporter une réelle différence. Le prix des projets n’est pas déterminé par le marché, mais par les besoins concrets sur le terrain. Même si le prix du marché des crédits carbone peut augmenter d’ici 2030, il reste généralement très bas. La Contribution Carbone se concentre sur les besoins réels des projets pour assurer un impact significatif.
De plus, les projets soutenus par la Contribution Carbone peuvent avoir des impacts positifs multiples. En investissant dans ces projets, on peut contribuer à la protection de la biodiversité, à la restauration des écosystèmes, à l’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau, et bien plus encore. En optant pour la Contribution Carbone, nous choisissons de soutenir des initiatives qui créent un changement tangible et positif pour l’environnement et les communautés locales.
Cette approche de contribution climatique va au-delà de l’approche traditionnelle de neutralisation des émissions de CO2 (neutralité carbone). Cette évolution dans le langage est essentielle, car elle influe sur notre perception et nos actions en matière de lutte contre le changement climatique. En adoptant cette nouvelle terminologie et cette approche proactive, les entreprises peuvent mieux articuler leur engagement envers la lutte contre le changement climatique et intégrer cette démarche dans leur stratégie globale de durabilité, offrant ainsi des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques tangibles.
L’offre de Farming for Climate
Farming for Climate met en place des initiatives visant une contribution positive à l’environnement.
L’agriculture offre une opportunité considérable dans cette lutte. Farming for Climate soutient des projets qui favorisent le stockage de carbone dans le sol en encourageant le changement de pratiques agricoles. Ces initiatives permettent de réduire les émissions de CO2 tout en améliorant la santé des sols et en favorisant la fertilité à long terme.
Nous nous engageons également dans des projets locaux en Belgique, rendant nos actions visibles et facilement vérifiables par le biais de visites sur le terrain. Cette transparence renforce notre crédibilité et permet à nos partenaires de constater directement l’impact de nos actions.
En outre, nos projets ne se limitent pas à la réduction des émissions de CO2. Ils ont également des impacts positifs sur la biodiversité et sur le plan social. En investissant dans ces initiatives, nous contribuons à créer un environnement plus sain et plus durable, tout en soutenant les communautés locales et en préservant la diversité des écosystèmes.
Farming for Climate vous invite à passer à l’action pour un avenir plus durable. Rejoignez-nous dans notre engagement pour une contribution climatique positive, en soutenant nos initiatives visant à réduire les émissions de CO2, à promouvoir la biodiversité et à renforcer les communautés locales. Contactez-nous via l’adresse info@farmingforclimate.org
Sources – https://climateseed.com/blog/carbon-neutral-vs.-net-zero-lets-get-the-terminology ; https://climateseed.com/blog/climate-contribution-vs-carbon-offsetting ; https://www.sweep.net/fr/library/de-la-compensation-a-la-contribution-au-dela-du-glissement-semantique#