Agroécologie VS agriculture biologique

Le titre de cet article semble opposer les termes “agroécologie” et “agriculture biologique”. Mais ceux-ci sont pourtant complémentaires ! En effet, ce sont deux approches différentes de l’agriculture vouées à être plus durables. L’une d’entre elles est cependant plus large et plus holistique que l’autre. Analysons-les ensemble ! 

L’agriculture biologique  

L’agriculture biologique désigne la production (cultures ou élevage) sans utilisation de produits chimiques tels que les pesticides et les engrais. Le terme “biologique” désigne des produits fabriqués sous le label biologique. Ce label désigne les productions réalisées dans le respect de la loi sur la production d’aliments biologiques (Organic Foods Production Act) : il s’agit donc de normes strictes et supervisées auxquelles l’agriculteur se conforme. Ces normes intègrent des processus favorisant le cycle des ressources, conservent la biodiversité et promeuvent une résilience environnementale. Par exemple, l’agriculteur va se tourner vers des engrais verts (les légumineuses telles que les pois, lentilles et trèfles), plutôt que ceux chimiques (le sulfate de potassium ou encore le nitrate d’ammonium). 

Mais si l’agriculture biologique permet de produire des aliments de qualité, nous ne savons pas si elle permet une amélioration de la santé du sol grâce à ses pratiques et ses substances moins détériorantes. En effet, son but n’est pas de regénérer et reconstruire nos sols, différence majeure avec l’agroécologie. 

L’agroécologie 

L’agroécologie est une approche englobant les pratiques de l’agriculture biologique. Mais encore, il s’agit d’une pratique plus respectueuse de la vie du sol, visant à créer des systèmes agricoles durables. Elle inclut les interactions complexes entre les plantes, les animaux, les humains et l’environnement. Quelques exemples des pratiques agricoles s’inscrivant dans l’agroécologie sont l’agroforesterie, la rotation des cultures, la gestion de l’eau permettant d’infiltrer l’eau dans les terres, ainsi que la conservation de la biodiversité et des sols. Toutes ces pratiques ont pour but d’améliorer la résilience de l’agriculture. Grâce à un stockage de carbone dans le sol et à la préservation de la vie du sol (non-labour), l’agroécologie contribue également à la lutte contre le changement climatique. Aussi, la faune et la flore locale pourront mieux se développer grâce au sol vivant qu’offre l’agroécologie. 

Contrairement à l’agriculture biologique, l’agroécologie repose sur des principes. En bref, étant plutôt orientée “résultats”, l’agroécologie espère atteindre une amélioration de la santé et de la qualité des sols. Les moyens pour y arriver sont divers, et chaque ferme peut adopter un mode de fonctionnement agroécologique différent selon sa situation personnelle (ressources naturelles, variabilité du climat, dynamique écologique, etc.).  

Nous espérons que la transition vers des pratiques agroécologiques s’accélère, afin de se concentrer sur ce qui importe réellement pour un monde plus durable : le sol. 

  

Source : Noble Research Institute