Pourquoi le choix de l’agroécologie ?
L’agriculture intensive est aujourd’hui à la fois victime et responsable du changement climatique. Les activités agricoles comptent pour 18 % des émissions de gaz à effet de serre. Elle appauvrit en plus énormément les sols, ce qui a un impact direct sur notre faune et notre flore.
La bonne nouvelle est qu’une solution existe et qu’un mouvement est en cours : le passage du modèle « classique/conventionnel » à une agriculture « agroécologique (régénératrice ou de conservation) » dont les pratiques sont basées sur la collaboration avec la nature.
En transitionnant vers une agriculture « agroécologique », l’agriculteur va accéder à une production plus respectueuse de la nature et permettre à ses terres de se régénérer progressivement en captant du carbone dans le sol (delta de 3 tonnes CO2/ha/an) tout en améliorant la qualité de sa production.
Qu’est-ce que l’agroécologie ?
Mais au fond, comment pourrait-on définir l’agroécologie ou agriculture régénératrice ou agriculture de conservation (qui s’oppose à l’agriculture conventionnelle ou industrielle) ?
« C’est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.
Elle implique le recours à un ensemble de techniques qui considèrent l’exploitation agricole dans son ensemble. C’est grâce à cette approche systémique que les résultats techniques et économiques peuvent être maintenus ou améliorés tout en améliorant les performances environnementales.
L’agroécologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure une mosaïque paysagère diversifiée (ex : diversification des cultures et allongement des rotations, implantation d’infrastructures agroécologiques…) et le rôle de la biodiversité comme facteur de production est renforcé, voire restauré.
L’agronomie est au centre des systèmes de production agroécologiques. De solides connaissances dans ce domaine sont indispensables, tant pour les agriculteurs que pour leurs conseillers… » (source agriculture.gouv.fr)
Vous l’aurez compris, l’idée est d’écouter, d’observer la nature et de lui donner tous les moyens naturels pour lui permettre de produire dans des bonnes conditions. Cela nécessite d’améliorer la santé du sol en augmentant sa teneur en matière organique, et tout cela prend du temps.
De manière concrète, voici quelques-unes des pratiques que l’on met en place lors d’une transition agroécologique : suppression du labour ou réduction minimale du travail du sol, semis directs, réduction drastique des produits chimiques contre les nuisibles, réduction massive des engrais chimiques, couverts annuels (>95% du temps), rotation des cultures, plantation de haies/arbres, agroforesterie, …
Il ne s’agit pas d’une science exacte mais de la combinaison de plusieurs sciences qui s’accordent pour en tirer le meilleur pour la nature et pour les hommes. Il est aussi essentiel de bien s’entourer de conseillers, de partager ses connaissances car c’est un facteur important vers le changement.
Les bienfaits de l’agroécologie :
L’agroécologie permet entre autres d’agir sur quatre éléments essentiels pour le climat et notre futur grâce à son action sur :
Restauration de la biodiversité :
L’agroécologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure une mosaïque paysagère diversifiée ; le rôle de la biodiversité comme facteur de production est renforcé, voire restauré. Les bénéfices pour la faune et la flore donc sont nombreux et visibles. La vie du sol est regénérée, les habitats des insectes sont pérennisés, les oiseaux sont de retour dans nos champs et prairies, les anciennes variétés sont réhabilitées, les bandes enherbées et fleuries sont nombreuses.
Alimentation plus durable :
En plaçant le respect de la nature, le respect des humains et le respect des générations futures au centre des systèmes alimentaires, l’agroécologie représente une alternative crédible à l’agriculture intensive et industrielle et répond à une attente de plus en plus grande de la population pour une alimentation saine, éthique, locale et durable.
Amélioration de la gestion de l’eau :
En agroécologie, l’utilisation d’intrants est fortement diminuée, voire délaissée au profit du recyclage de déchets verts, compostage ou encore de l’association de cultures pour enrichir et fertiliser le sol. Les pratiques limitent donc fortement la pollution des eaux. L’agroécologie encourage également les pratiques visant à enrichir et protéger le sol contre l’érosion à travers, par exemple un couvert végétal qui empêche les écoulements excessifs. Elle permet donc une gestion rationnelle grâce à la rétention et le stockage des eaux de pluie dans les terres et améliore la pureté et l’assainissement des eaux de ruissellement.
La séquestration de plus de carbone :
En agroécologie, le travail réduit ou peu fréquent du sol, l’assolement diversifié, les couverts végétaux et les prairies permanentes et temporaires, ainsi que la plantation de haies vives et d’arbres dans et autour des champs permettent de séquestrer en moyenne deux tonnes de carbone par hectare par an. L’agriculture intensive et industrielle émet en moyenne une tonne. Un agriculteur en transition participe donc à a la lutte contre le réchauffement climatique à concurrence de trois tonnes de carbone par hectare en moyenne chaque année.
Vous l’aurez compris les bienfaits sont nombreux et non limités à ces quatre domaines.
Nous accordons également une importance toute particulière au partage des connaissances et à la transmission des apprentissages, des pratiques et des savoirs afin que tous ces bienfaits de l’agroécologie soient démultipliés et soient encore plus répandus.
Il est donc impératif et urgent de développer et d’accélérer l’agroécologie afin de répondre aux changements climatiques et de permettre aux sols d’être mieux nourris pour mieux nous nourrir et nous apporter plus de bien-être.